
Machine qui rêve : Fast & Furious, utopie américaine
« Longtemps, j'ai méprisé Fast & Furious. »
En 2001, débarque dans les salles obscures The Fast and The Furious, film d'action sans prétention dont le scénario transpose l'intrigue du Point Break de Kathryn Bigelow dans le milieu des courses de rue à Los Angeles. Au coeur de son récit, la rivalité puis la bromance entre un pilote, bandit à la petite semaine, et un Hic infiltré chargé de le confondre, interprétés par deux acteurs alors inconnus : Vin Diesel et Paul Walker.
Modeste série B devenue l'une des franchises les plus rentables de tous les temps et un véritable phénomène culturel méprisé par les cinéphiles, Fast & Furious est le miroir idéal dans lequel contempler les mutations du cinéma hollywoodien du XXIe siècle. Cette série de films en incarne un point de non-retour : virilité décomplexée, hypertrophie du spectacle, formatage esthétique, mondialisation du blockbuster. Sous l'emballage industriel, la saga se révèle pourtant comme un objet étrangement sincère, bricolé avec le coeur par un acteur-producteur engagé autant dans une tentative de réconciliation avec son identité que dans une utopie créative entre naïveté et acte de résistance.
Machine qui rêve est le récit d'une quête : celle d'un monde post-racial, populaire et affranchi, qui revendique fièrement sa singularité au sein du morne paysage des superproductions contemporaines, installé à l'abri du vacarme global. Un essai à la subjectivité forte qui prend à rebours le discours sur le cinéma commercial et apporte un regard neuf sur l'une des plus grosses machines de l'histoire de Hollywood.
(sous réserve de confirmation)
Largeur : 12.0 cm
Epaisseur : 1.4 cm