
Un orage de mots : la révolution iranienne Femme, vie, liberté par celles et ceux qui la font
« Un jour tout ira bien pour nous. Je ne serai peut-être plus là ; si tu l'es toi, ris pour moi du fond de ton coeur. » (Artin, quinze ans, tué le 16 novembre 2022)
Le décès en garde à vue, le 16 septembre 2022, de Mahsa Jina Amini, une jeune Kurde iranienne arrêtée à Téhéran pour mauvais port de voile, est à l'origine de la révolution « Femme, Vie, Liberté » qui, peut-être pour la première fois, a vu un mouvement de femmes anticiper et déclencher le combat politique d'un peuple sans différenciation de genre.
Depuis son exil parisien, leur compatriote, l'écrivaine Chahla Chafiq, a traqué les mots de cet embrasement : tweets, slogans, graffitis, chansons, poèmes, vidéos... ils sont ceux de la nouvelle génération, mais s'inscrivent dans la grande tradition protestataire de la poésie iranienne, et tout un pays les utilise : « Je suis le phénix des cendres d'une génération brûlée » ; « Si t'es un vrai mec, sois une femme ! » ; « Retire ton roussari, l'air a besoin de ton parfum » ; « Je suis la souffrance commune, crie-moi » ; « J'ai porté plainte auprès de Dieu »...
Volées à la censure, survivant à la cruauté inouïe d'un pouvoir clérical à bout de souffle, ces paroles éclairent le courage sans bornes d'une jeunesse qui meurt sous nos yeux dans l'espérance de la victoire. Écoutons-les ! Et à leurs côtés, indignons-nous !
(sous réserve de confirmation)
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